Si l’on s’attarde sur les chiffres de 2022, et même ceux de 2021, le constat est clair. Le marché immobilier français a connu un recul significatif en 2023. Outre la baisse des tarifs immobiliers qui perdure depuis de longs mois, les experts notent une certaine fébrilité des acheteurs. Quelle est l’origine de cette crise immobilière et comment impacte-t-elle l’ensemble du secteur immobilier ? D’autre part, la crise immobilière actuelle va-t-elle s’étendre sur 2024 ? Le Groupe Mon Abri vous en apprend plus sur le contexte actuel.
Pourquoi parle-t-on de crise immobilière ?
Les données chiffrées indiquent un volume de 1,17M de transactions immobilières en 2021, et une tendance qui s’est poursuivie en 2022. Des chiffres en accord avec la réalité du marché immobilier français en constante évolution depuis plusieurs décennies.
2023 marque un sérieux coup d’arrêt, d’où l’inquiétude des observateurs. En effet, l’étude des rapports d’experts montre que le marché immobilier connaît un net recul cette année par rapport aux années précédentes. Le volume de transactions estimées à l’approche du 4ème trimestre est placé à 890 000. Soit une baisse de l’ordre de 20 %.
Sur les raisons de ce retournement du marché immobilier français en 2023, le Groupe Mon Abri évoque l’inflation galopante qui, soit dit en passant, n’épargne aucun secteur. De fait, les coûts de construction ont connu une hausse vertigineuse en 2023.
Il est également important de souligner que l’augmentation des taux TAEG tout compris des crédits pratiqués par les banques a entraîné une baisse de la capacité d’emprunt des ménages français. À titre d’illustration, le taux d’intérêt est passé de 0,86% en décembre 2021 à 2,42 % en décembre 2022 pour atteindre 4,08 % en août 2023. Une hausse record jamais enregistrée au cours des 25 dernières années. Le début d’année 2024 est heureusement encourageant, avec un taux moyen stable, voire en léger recul.
Vers une crise massive du logement ?
Si la crise immobilière actuelle fait craindre une crise du logement, c’est parce qu’elle touche 20% des transactions immobilières réalisées chaque année en France. On parle de 220 000 transactions immobilières qui ne seront peut-être pas réalisées. Bien plus, s’appuyant sur la réalité actuelle du marché immobilier, tous les experts s’accordent à dire que les chiffres fournis par certaines officines sont minorés.
En effet, certains observateurs n’hésitent pas à avancer le chiffre de 30% pour caractériser le déficit actuel en rapport avec l’offre en logements locatifs ou destinés à la vente. Si la morosité économique actuelle perdure jusqu’à la fin de l’année, tout porte à croire que cela reflète un peu plus la réalité.
Comme pour enfoncer le clou, l’observatoire du crédit immobilier CSA constate, malgré une légère baisse des taux en janvier et février, une baisse constante du nombre de crédits immobiliers octroyés. Au moment où on parle de plus en plus d’austérité, de lutte contre l’inflation et de réduction du gaspillage énergétique, on ne voit pas très bien comment cette tendance ira en s’inversant avant la fin de cette année.
Que peut-on attendre de 2024 dans le secteur immobilier ?
Disons-le clairement, la morosité du tissu économique que l’on observe actuellement est loin d’être une fatalité. Il va sans dire qu’elle impacte durablement de nombreux secteurs d’activité, dont celui de l’immobilier. Mais, force est d’espérer que les mesures prises par les pouvoirs publics viennent à bout de l’inflation.
Toutefois, s’il est vrai que l’inflation et les tensions du marché ne disparaîtront pas du jour au lendemain, il reste que ces phénomènes ponctuels ne sont pas éternels. Dès lors, nous devons apprendre à vivre avec une inflation maîtrisée aux alentours de 5%, du moins pendant un certain temps.
En revanche, le Prêt à Taux Zéro (PTZ) est étendu jusqu’à 2027. Conçue pour les premiers acquéreurs, cette mesure de soutien pour acquérir un bien immobilier facilite grandement l’accès à la propriété. Très prisé pour une première acquisition, ce dispositif demeurera en vigueur dans le secteur immobilier pendant encore quelques années, mais avec des conditions plus strictes.